Il s’agit de l’ensemble régional le plus hétérogène. Ses limites ont été déjà présentées et les raisons qui ont amené à garder la division de l’entre-deux guerres sont ici aussi historiques car ces territoires ont fait partie de la Hongrie proprement-dite et pas de la Transylvanie, sauf quelques exceptions à certaines reprises.
La contrée de Crisana est une construction récente, d’après 1918, et à vrai dire c’est une région qui ne semble pas avoir d’unité ni d’identité propre et le seul critère unificateur qu’on peut retracer est celui de l’hydrographie, son nom signifiant d’ailleurs le pays des trois rivières Cris.
Le Maramures par contre possède une identité historique plus forte et une résonance ethnographique particulière même si le Maramures d’autrefois était plus vaste mais aussi plus hétérogène. Son assise territoriale dépasse la frontière actuelle au delà de la rivière de Tisa vers l’Ukraine transcarpatique. Formant un pays historique distinct, le Maramures a été partagé dans le contexte particulier de 1918 entre la Roumanie (au sud de Tisa, de peuplement roumain) et la Tchécoslovaquie (au nord de Tisa, de peuplement mixte ruthène, roumain et hongrois). Cet ensemble assez flou englobe aussi les contrées de Oas, Satu Mare, Chioar et Codru, rattachées d’habitude au Maramures tout comme, plus au sud, le Zarand avec des affinités transylvaines est rattaché au Crisana.
La surface de cet ensemble est de 23’905 km carrés et la population de 1’955’237 habitants (81,8 hab/km carré). Il n’y a pas vraiment de pôle d’attraction pour tout cet ensemble, et il ne peut y en avoir vraiment, même si la ville d’Oradea qui a d’ailleurs joué un certain rôle dans un espace plus large pourrait peut-être à nouveau jouer ce rôle vu sa position assez centrale. Il y a pourtant des marges qui convergent vers d’autres ensemble comme c’est le cas du Maramures dont les liaisons vers Cluj sont sensiblement plus importantes ou d’Arad qui forme avec Timisoara un couple urbain assez dynamique.
8 ZONES   DIVERS ROUMANIE   DIVERS